Entretien avec Alexandre Yarochouk, président du BKDP, regroupement des syndicats libres du Bélarus.
Depuis plus de dix ans, le BKDP, qui regroupe les syndicats indépendants du Bélarus, résiste courageusement au régime dictatorial de Loukachenko. Son président, Alexandre Yarochouk a très récemment pris parti contre l’invasion de l’Ukraine et appelé ses compatriotes à tout mettre en œuvre pour que son pays n’accorde pas son aide à l’armée russe, directement ou indirectement (voir notre article du 2 avril dernier). Il a bien voulu répondre à nos questions.
Ukraine : l’Éducation en temps de guerre
Le SNES-FSU entretient depuis le début de la guerre des contacts réguliers avec le STESU, principal syndicat ukrainien de l’Éducation. Alors que la situation reste extrêmement dangereuse dans beaucoup de régions, l’un de nos contacts locaux a bien voulu prendre du temps pour répondre à nos questions. Nous publions ici cet entretien, réalisé entre le 31 mars et le 1er avril.
Au Bélarus, des syndicalistes condamnent l’invasion russe de l’Ukraine et appellent à la paix
Le Bélarus (ou Biélorussie) est depuis 1994 sous la coupe de la dictature d’Alexandre Loukachenko, dont la réélection truquée en août 2020 a fait l’objet d’une très vaste contestation populaire brutalement réprimée. Le BKDP (Congrès des syndicats libres du Bélarus), qui avait joué un rôle central dans les vastes grèves de l’été 2020, continue de lutter contre la dictature. Son président Alexandre Yarachouk a pris récemment position contre l’invasion russe de l’Ukraine et contre la guerre.
Roumanie : la FSLI, un syndicat enseignant pleinement impliqué dans l’accueil et la scolarisation des jeunes réfugiés ukrainiens
La FSLI a depuis longtemps des relations privilégiées avec le SNES-FSU, tant par l’intermédiaire de la CSEE (partie européenne de l’Internationale de l’Education) que par le CSFEF (Comité syndical francophone de l’éducation). Alexandra Cornea, en charge des questions internationales, évoque l’accueil et la scolarisation des réfugiés ukrainiens en Roumanie. La pays a en effet fait preuve d’une belle solidarité dès les premiers jours du conflit en Ukraine.
Le défi de la scolarisation des réfugiés ukrainiens en Pologne
Le SNES-FSU a pour partenaire, depuis de longues années, le ZNP, l’un des principaux syndicats polonais de l’éducation. Depuis le début de l’exode des Ukrainiens vers leur pays, les syndicalistes polonais se sont mobilisés pour accueillir, aider et faire appliquer le droit à la scolarisation des enfants et adolescents venus d’Ukraine et résidant à présent sur le sol polonais. Une mission difficile, selon Dorota Obidniak, responsable des relations internationales au ZNP, qui en témoigne.
Ukraine: les enseignants résistent et organisent la solidarité
Le SNES-FSU reste en contact avec les responsables syndicaux du STESU, le principal syndicat enseignant en Ukraine. Certains sont encore à Kiev, d’autres sont dispersés, réfugiés dans l’ouest du pays ou à la campagne. Les moyens de communication (téléphone portable, internet) étant maintenus dans presque toute l’Ukraine, ils organisent la solidarité enseignante, au prix d’un travail constant et difficile. L’Internationale de l’Éducation (IE) et sa branche européenne (CSEE) ont collecté des fonds pour leur venir en aide. Témoignage de certains responsables du STESU dont nous ne donnerons pas les noms pour des raisons de sécurité.
Hongrie : quand faire grève devient un acte de désobéissance civile
Les syndicats de l’éducation hongrois ont déposé un préavis de grève pour le 16 mars. Ce mouvement fait suite à d’autres qui se sont déroulés en janvier et février. Mais le gouvernement ultra-conservateur de Viktor Orban a purement et simplement déclaré la grève illégale. Le SNES-FSU a depuis quelques années le PSz, l’un des syndicats enseignants hongrois, pour partenaire de coopération. Nos collègues du PSz nous ont alertés et expliquent les nombreux motifs de grève.
Ukraine : un syndicat enseignant dans la guerre
Le SNES-FSU a eu pour partenaire de coopération le STESU (Syndicat des travailleurs de l’éducation et des sciences d’Ukraine, PPONU en ukrainien) et a maintenu des contacts avec lui. Aujourd’hui, ce syndicat ne peut évidemment plus agir comme avant le 24 février, mais il tente de maintenir une activité et d’informer comme il le peut les enseignants ukrainiens pris dans la déferlante de la guerre.
En Roumanie, la guerre est si proche…
Le SNES-FSU et le CSFEF (Comité des syndicats francophones de l’éducation) ont depuis longtemps entretenu des relations étroites avec la FSLI, principale fédération syndicale roumaine de l’éducation. Après 11 jours de combats, alors que l’armée russe gagne du terrain dans le sud de l’Ukraine, nos collègues roumains ont le sentiment que la guerre se rapproche dangereusement de leur pays. Ils restent solidaires des réfugiés en provenance d’Ukraine qui affluent dans le nord de la Roumanie.
Les intellectuels russes contre l’invasion de l’Ukraine
Si la société russe peut parfois donner l’impression d’une immense résignation ou d’un repli sur soi, l’invasion de l’Ukraine sur ordre du président Poutine a provoqué, au-delà des quelques heures d’incrédulité qui l’ont suivie, la réprobation d’une grande partie de l’intelligentsia russe. Dans cette intelligentsia, beaucoup d’artistes, d’enseignants et de chercheurs. Ils s’expriment avec d’autant plus de courage que la répression s’accentue.