La guerre en Ukraine… vue d’Afrique francophone
La guerre en Ukraine n’impacte pas nos partenaires syndicaux africains comme elle peut toucher les syndicats européens de l’éducation. D’où l’idée d’interroger nos partenaires pour une vision décalée de la guerre. Des responsables syndicaux mauritaniens, guinéens, burkinabés, togolais, tchadiens, congolais et burundais, ont répondu à nos questions sur la guerre en Ukraine.
Iran : les enseignants en lutte pour leurs droits
L’Iran connaît une très forte inflation qui creuse les inégalités sociales et appauvrit considérablement les fonctionnaires. Le pays a connu, malgré la sévère répression politique et l’arrestation de nombreux syndicalistes, une vague de mouvements sociaux depuis un an. Dernièrement ce sont les enseignants qui se sont mobilisés et qui ont été largement soutenus par les parents et d’autres secteurs du monde du travail. Mais le régime reste peu ouvert aux négociations et pratique l’intimidation.
Enfants et adolescents nombreux parmi les victimes de massacres dans le nord de l’Éthiopie
Le nord de l’Éthiopie est le théâtre depuis plus d’une année d’une guerre civile et de massacres « oubliés » par les médias. Si les alliances et les intérêts des parties en présence ne sont pas toujours simples à décrypter, les populations civiles sont toujours les victimes du conflit, et particulièrement les enfants et les adolescents. Notre camarade Omar Ewado, ancien secrétaire général du SEP de Djibouti, réfugié dans la province afare de l’Éthiopie depuis quelque temps, nous a alerté sur la situation. Au même moment, Amnesty International publiait un rapport confirmant ces alertes.
Mauritanie : appel à la grève de la coordination des enseignants
Dans ce pays peu peuplé et très pauvre, le SNES-FSU a engagé depuis plusieurs années une coopération syndicale avec le SNES Mauritanie, syndicat du second degré. Ce syndicat est aujourd’hui engagé dans une action intersyndicale qui regroupe quatre autres syndicats ou organisations professionnelles autour d’une plateforme revendicative. Le point sur les revendications de nos camarades mauritaniens, qui comptent parmi les enseignants les plus mal rémunérés au monde.
Guinée : les syndicalistes enseignants solidaires des mineurs licenciés
La Guinée est le deuxième producteur mondial de bauxite, minerai à partir duquel on peut produire de l’aluminium, aluminium lui-même essentiel à toute l’industrie mondiale ( pour les aciers spéciaux, les emballages, les conducteurs électriques et certaines pièces indispensables au bâtiment). Lors du coup d’État en septembre dernier, le cours de la bauxite était d’ailleurs monté brusquement sur les marchés, pour retomber rapidement lorsqu’il est apparu que le pays restait stable malgré l’arrivée au pouvoir d’une junte militaire. Mais depuis l’automne, ce secteur a connu des grèves pour exiger de meilleures rémunérations. Les syndicalistes de la FSPE, l’un des deux principaux syndicats enseignants, les soutiennent.
Coup d’État militaire au Burkina Faso
Le dimanche 23 janvier, des rumeurs parvenaient – et furent vite confirmées-, de coup d’État militaire au Burkina Faso. Le pays était donc le quatrième de la zone sahélienne, après le Mali, le Tchad et la Guinée, à voir l’arrivée au pouvoir pour une durée indéterminée d’une junte militaire.
Si le pouvoir du président Roch Kaboré, issu des urnes, était depuis longtemps fragilisé par la corruption et l’incapacité à répondre aux attaques terroristes, nos collègues burkinabés s’inquiètent de l’irruption de la force dans la vie politique et sociale de leur pays.
L’Ouganda rouvre ses écoles après presque deux années de fermeture
L’Ouganda présentait dans les années 1990 et 2000 de beaux progrès en matière de scolarisation, avec 90 % d’élèves d’âge primaire scolarisés et d’importantes aides gouvernementales à l’éducation. Mais la fermeture des écoles de mars 2020 à janvier 2022 a été lourde de conséquences : déscolarisation, démobilisation des familles, appauvrissement des enseignants… Un bilan inquiétant dressé avec l’UNATU, principal syndicat enseignant d’Ouganda, quelques jours après la reprise.
Jordanie : les enseignants muselés
La JTA (Jordanian Teachers’Association ou Neqabat al’mou’alimoun al-ourduniyoun en arabe) ) a été créée en 2011 et représente les enseignants jordaniens. Cette association professionnelle, qui a aussi affirmé un rôle de syndicat en menant en 2019 une grève pour la revalorisation des salaires, a été dissoute par décision de justice en décembre 2020. Le pouvoir a utilisé des procédures d’urgence liées à la lutte contre la covid-19 pour réprimer la JTA. Malgré les manifestations courageuses des enseignants jordaniens, la répression a continué en 2021.
27 enfants de 6 à 9 ans meurent dans l’incendie de leur école au Niger
Ce 8 novembre, l’école élémentaire AFN de Maradi, dans le sud-est du Niger, a pris feu, piégeant à l’intérieur des écoliers de très jeune âge. 27 d’entre eux ont péri dans l’incendie et 13 souffrent de graves blessures. Ce drame a mis en lumière dans tout le pays la faiblesse des infrastructures scolaires et mis en cause la gouvernement qui a laissé se construire à moindre coût des « écoles-paillotes ». Le SNES-FSU mène depuis de nombreuses années des programmes de coopération syndicale au Niger et a contacté Issoufou Arzika, secrétaire général du SNEN, principal syndicat de l’éducation nigérien.
Sahara occidental, le pays qui n’existe pas…
« En Pologne, c’est à dire nulle part …» écrivait Alfred Jarry avant le retour à la souveraineté polonaise de 1918 ; on pourrait écrire, de même : « au Sahara occidental, c’est à dire nulle part », et ce d’autant plus que la cause de l’indépendance sahraouie semble bien absente des gros titres des médias. Dans le contexte actuellement très tendu des relations entre le Maroc et l’Algérie, la question du Sahara occidental refait surface et la scolarisation des enfants réfugiés dans les camps se fait dans une situation de grande précarité malgré les aides de différentes associations.