Depuis l’investiture du président Javier Milei, le 10 décembre dernier, une expérience est en cours en Argentine, qui vise à réinitialiser l’ensemble du système politique, social, syndical et culturel de notre pays. Sous l’auto-désignation d’anarcho-capitalisme, l’objectif est de détruire tout ce qui est public, de privatiser les entreprises d’État, d’éliminer toutes les réglementations et tous les contrôles, de remettre l’économie entre les mains de groupes de capitaux concentrés et de violer tous les droits conquis par la classe ouvrière argentine pendant tant d’années et au prix de tant de luttes. Pour Milei, les droits sont devenus des privilèges!

L’absence d’empathie

La vague de licenciements dans les secteurs public et privé, l’inflation incontrôlée, la fermeture d’industries en raison de la réduction drastique de la consommation font que la pauvreté augmente d’un million de personnes par mois. Bref, rien de nouveau ou d’innovant. Rien qui n’annonce un avenir meilleur. La différence avec les autres expériences néolibérales et conservatrices réside dans la profondeur et la rapidité de l’ajustement. Dans l’insensibilité sociale, dans la culture de la haine de tout ce qui est différent et dans l’individualisme extrême qui aggrave la fracture sociale.

Des coupes budgétaires massives

Quant aux changements que Milei propose dans le domaine de l’éducation :

1. Il a supprimé le ministère de l’éducation et l’a transformé en un secrétariat pour la première fois dans l’histoire de notre pays ;

2. Il a supprimé tous les fonds nationaux destinés à payer une partie des salaires des enseignants, les fonds pour les infrastructures scolaires, la connexion à Internet, les cantines scolaires et la livraison d’ordinateurs. Grâce à une grève nationale massive le 26 février, nous avons réussi à inverser une grande partie de cette réduction.

3. Il essaye d’annuler la négociation collective.

4. Il permet l’apprentissage à distance à partir de l’âge de neuf ans, en dévalorisant l’importance de la présence dans les espaces physiques des écoles, en générant des interactions, des liens, des rencontres, de la socialisation, de l’inclusion et de l’intégration. Il suffit de se rappeler ce qui s’est passé lors de la pandémie pour réfléchir au sens de l’incorporation de la virtualité dans les écoles, qui ne fera qu’accroître les inégalités et l’exclusion sociale. Nous le refusons !

Menaces sur le droit de grève

Enfin, par le biais d’un décret, il a déclaré l’éducation comme un service essentiel, dans le seul but de limiter le droit de grève. La CTERA a intenté une action en justice et, la semaine dernière, nous avons remporté une victoire devant les tribunaux, qui ont statué définitivement que ce décret est illégal et anticonstitutionnel et qu’il ne peut donc pas être appliqué !

En conclusion, nous mènerons tous les combats, tous ensemble. Car personne ne se rend et personne ne lâche la main de personne.

Nous construisons le plus grand cadre d’alliances entre les organisations syndicales, les mouvements sociaux, les petits et moyens employeurs, les organisations de défense des droits de l’homme et les organisations culturelles pour lutter dans l’unité, en surmontant les différences secondaires pour lutter contre la contradiction principale qu’est aujourd’hui la politique de Milei.

Comme nous l’ont appris les Mères de la Place de Mai, la seule lutte perdue est celle qui est abandonnée !

Nous allons vaincre Milei et je sais que dans cette lutte les travailleurs argentins comptent sur vous.

Vive les travailleurs de l’éducation !

Vive le SNES-FSU !


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