L’intransigeance du gouvernement québécois dans la négociation des conventions collectives du secteur public pourrait bien lui coûter cher. Un an de négociations infructueuses marquées par des attaques au régime de retraite, une volonté de flexibiliser les emplois et une proposition de revalorisation salariale inférieure à l’inflation a eu raison de la patience des travailleurs et des travailleuses publics qui ont décidé de passer massivement à l’action.

Montée en puissance

L’appel à la grève des syndicats de la Fonction publique, unis au sein de la plateforme « Front commun », est largement soutenu par les 420 000 personnes adhérentes aux organisations qui le constituent. Un soutien qui atteint 95 % dans les secteurs de l’éducation, de la santé et des métiers du social et qui a provoqué 500 débrayages à travers le Québec. Après une première journée d’action réussie le 6 novembre, le front commun a annoncé une deuxième, puis une troisième séquence de grève respectivement de trois jours, du 21 au 23 novembre et d’une semaine, du 8 au 14 décembre. Cette dernière est un ultimatum avant le déclenchement d’une grève générale illimitée début 2024.

Gerd Altmann-Pixabay

En position de force

Le mouvement social a d’ores et déjà le mérite d’avoir poussé le pouvoir à un changement de ton, l’exécutif québécois ayant dû reculer sur la réforme du système de retraite. Soutenu par la population, les métallurgistes ont donné 100 000$ aux grévistes, et en position de force, le front commun a refusé une première revalorisation salariale de 12,7 %. Il réclame l’indexation des salaires sur l’inflation et un plan de rattrapage salarial pluriannuel capable de combler le retard salarial qui dépasse les 16 %. Il revendique également des investissements pour améliorer les conditions de travail et le recrutement.

Elmer L. Geissler-Pixabay

Une victoire en janvier ?

Pendant les fêtes, le gouvernement québecois a fait parvenir au front commun une deuxième proposition. Cette dernière comporte notamment des augmentations de 17,4 % sur cinq ans, une clause de protection du pouvoir d’achat ainsi que de nombreuses améliorations des conditions de travail et des gains importants concernant les assurances collectives et les vacances. Pour être acceptée, cette proposition devra être ratifiée par les grévistes lors d’assemblées générales tenues à partir de janvier 2024.

Une source d’inspiration

Le SNES-FSU salue et soutient pleinement les collègues québécois dans leur combat. Parti d’une unique journée d’action, il est la preuve qu’une implication massive de la profession dans la grève et un mouvement social construit permettent de faire basculer le rapport de force en faveur des travailleurs et d’obtenir des victoires. Le 1er février, c’est à notre tour d’être en grève pour nos salaires et nos conditions de travail. Donc plutôt que de chiquer la guenille assis sur son steak on se retrouve en manifestation !

Tracts, communiqués, visuels, carte des manifestations…tous les outils pour préparer et réussir la journée d’action du 1er février dans notre article :

Bienvenue sur le blog actualités internationales du SNES-FSU !

Vous trouverez ici des informations sur les actions de coopération avec les syndicats d’autres pays, les analyses et réflexions du SNES-FSU sur l’actualité internationale, des comptes-rendu d’instances internationales dans lesquelles siège le SNES-FSU. Des remarques, des questions ?
Contactez nous : internat@snes.edu