Privatisation et offensive religieuse dans les systèmes éducatifs des pays du sud.

Cette tendance est confirmée par une étude menée par le ReFPE (Réseau de recherche francophone sur la privatisation de l’enseignement) sur les systèmes éducatifs de cinq pays (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Maroc, Niger et Togo). En Côte d’Ivoire, il existe dans certaines localités dix fois plus d’écoles privées que d’écoles publiques. Face à cela, le Comité syndical francophone de l’éducation et de la formation (CSFEF) mène des campagnes de sensibilisation à la lutte contre la privatisation de l’éducation.

Cette marchandisation de l’éducation va souvent de pair avec une offensive religieuse. En Turquie, Nejla Kurul, présidente du syndicat EGITIM-SEN dénonce les attaques contre l’école publique et laïque. Le gouvernement d’Erdoğan favorise l’éducation privée confessionnelle mais il permet également un entrisme croissant des imams dans les salles de classe de l’école publique, parfois dès le primaire. Certains milieux religieux vont même jusqu’à demander des classes non mixtes. Face ces offensives du privé et des religieux, des investissements massifs dans l’éducation publique sont indispensables. C’est le sens de la campagne mondiale de l’Internationale de l’Éducation « Ensemble on fait école ».