
Le syndicalisme est un internationalisme. Le SNES-FSU a donc toujours intégré dans sa réflexion les questions internationales liées au syndicalisme, à la solidarité et à la défense de la démocratie, des droits et des libertés. Lorsque qu’un·e adhérent·e du SNES-FSU découvre l’existence des activités du secteur international, deux sentiments prédominent : la surprise et la curiosité.
Or, les liens entre le syndicalisme et l’internationalisme sont étroits. L’idée d’une solidarité internationale des travailleurs et des travailleuses est présente dès le milieu du XIXe siècle, c’est le slogan « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ». La présence d’une activité internationale dans un syndicat comme le SNES-FSU s’inscrit dans cette histoire politique.

Aujourd’hui, l’économie mondialisée, la fraude fiscale, la multiplication des gouvernements autoritaires, le soutien des milliardaires aux forces les plus réactionnaires montrent que les puissant·es savent parfaitement s’organiser, au-delà des frontières, pour faire prévaloir leurs intérêts. Dans ce contexte, les travailleuses et les travailleurs doivent plus que jamais faire preuve de solidarité.
Par leur métier, les enseignant·es sont la première ligne de défense de la démocratie
Les enseignant·es sont particulièrement concerné·es. Par leur métier, elles et ils sont la première ligne de défense de la démocratie et pour cela, elles et ils sont aussi les premières cibles des régimes autoritaires. Organisé à travers l’Internationale de Éducation (IE), dont le SNES-FSU est membre fondateur, et le Comité syndical européen de l’Éducation (CSEE), le syndicalisme international de l’Éducation est profondément ancré dans le quotidien des collègues.
De la salle des profs aux instances mondiales.
Les enjeux syndicaux internationaux sont intrinsèquement liés au quotidien vécu par les collègues sur le terrain. La pénurie d’enseignant·es est loin d’être un problème français, c’est une pénurie mondiale. Selon l’UNESCO, il manque 44 millions d’enseignant·es pour atteindre l’Objectif de développement durable n° 4 (ODD4) de l’ONU « Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité » d’ici à 2030.

Les consensus entre les organisations syndicales sont nombreux, notamment autour de la défense et de la promotion de l’école publique, la seule à même d’atteindre les objectifs fixés par l’ODD4. Sur tous les continents, les salaires faibles ou peu attractifs en comparaison d’autres professions exigeant le même niveau de qualification, la charge de travail, les effectifs dans les classes ou une image dégradée de nos métiers dans la société minent l’attractivité des métiers de l’éducation. Ce sont des préoccupations qui traversent les salles des professeurs et mobilisent aussi bien les organisations syndicales du monde entier que l’IE et le CSEE.
la solidarité syndicale internationale qui s’appuie sur des actions concrètes est une main tendue vers l’autre et une protection pour celles et ceux qui militent dans les milieux les plus hostiles
D’autres thématiques comme la place des nouvelles technologies, l’IA en particulier, ou le changement climatique sont, par nature, des enjeux internationaux pour le syndicalisme et en particulier pour le syndicalisme de transformation sociale. La multiplication des conflits armés et les attaques menées par les dirigeants autoritaires contre la démocratie et les droits humains et syndicaux rendent l’activité syndicale dangereuse. À rebours des discours xénophobes et individualistes, la solidarité syndicale internationale qui s’appuie sur des actions concrètes est une main tendue vers l’autre et une protection pour celles et ceux qui militent dans les milieux les plus hostiles.
Les sciences dans le viseur.
Les libertés académiques sont attaquées à travers le monde, y compris dans certaines démocraties. Pour les pouvoirs en place, elles sont dangereuses car elles sont une menace pour leur vision de la société lorsqu’elles entrent en contradiction avec leurs croyances ou leur idéologie.
200 mots bannis par la nouvelle administration états-unienne
Le New-York Times
Les personnels sont les premiers touchés par ces attaques qui visent le cœur même de leurs missions. Ces dernier·es sont entravé·es, asujetti·es et celles et ceux qui résistent risquent le licenciement. Quand ce ne sont pas les personnes, ce sont les mots utilisés par les scientifiques qui sont attaqués. Le 7 mars dernier, le New-York Times recensait 200 mots bannis par la nouvelle administration états-unienne. De manière insensée, c’est une partie du patrimoine scientifique nécessaire aux recherches actuelles et futures, notamment concernant le dérèglement climatique ou la biodiversité qui est détruite.

Cependant, les universitaires, via le collectif « Stand up for science », les sociétés savantes, via des communiqués, les organisations syndicales et les citoyen·nes se mobilisent. Elles et ils sonnent l’alarme et interpellent nos dirigeant·es pour leur signifier que, sous couvert d’idéologies, les sciences sont aujourd’hui gravement entravées et vont subir un recul sans précédent qui va totalement à l’encontre du progrès de l’humanité. C’est grâce aux sciences et à leurs développements que toutes et tous nous pourront collectivement nous émanciper pour un avenir meilleur.
Vous trouverez ici des informations sur les actions de coopération avec les syndicats d’autres pays, les analyses et réflexions du SNES-FSU sur l’actualité internationale, des comptes-rendu d’instances internationales dans lesquelles siège le SNES-FSU. Des remarques, des questions ?
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