Après le coup d’État de février dernier, un groupe de parlementaires, déchus par la junte mais régulièrement élus en novembre 2020, a créé un comité représentant le parlement (CRPH). Ce comité a travaillé dans la clandestinité à la rédaction d’une nouvelle constitution afin de s’opposer au pouvoir pris de force par la junte militaire. Un nouvelle étape, pleine d’espoir, a été franchie le 16 avril dernier, quand le CRPH a formé un gouvernement d’unité nationale (NUG).

Lors d’un webinaire organisé par l’Internationale de l’Éducation le 10 mai, nous avons eu le plaisir et l’émotion d’assister au témoignage de Sai Khaing Myo Tun, universitaire, président de la fédération des enseignants de Birmanie et ministre adjoint de l’éducation du NUG. Le Dr Sai nous a indiqué que la résistance était forte et que le NUG tentait de coordonner les actions dans tout le pays afin d ‘étendre la protestation.  Il travaille également avec les associations de défense des droits humains. Malheureusement la répression est sévère également, on déplore de nombreux assassinats (plus de 700) et des milliers d’arrestations; les enseignants et syndicalistes paient un lourd tribut. « Les militaires sont partout en surveillance et nous devons nous cacher, même pour cette réunion, nous sommes en danger, puisque les membres du NUG ont été accusés de haute trahison » nous dit le Dr Sai. Des milliers d’enseignants ont été licenciés et sont ainsi privés de revenu tant qu’ils participent aux manifestations contre la junte.

Le Dr Sai nous alerte également sur le fait que des groupes armés mènent, dans certaines régions, une guérilla d’opposition à la junte, ce qui est sans précédent en Birmanie. Il est clair pour le Dr Sai que le compromis qui prévalait avec les militaires avant le coup d’Etat n’est plus d’actualité pour le futur. Le renversement de la junte est l’objectif partagé par la population qui résiste, pacifiquement ou non.

Le NUG est issu d’élections démocratiques, il est largement représentatif, incluant notamment les minorités ethniques, et il demande donc sa reconnaissance officielle par la communauté internationale. Ce serait un coup dur pour la junte et, pour la Birmanie, un formidable pas en avant vers la démocratie.

L’internationale de l’Éducation ainsi que les quelques 85 syndicalistes de tous pays qui assistaient au webinaire demandent le retour à la démocratie en Birmanie et ont tenu à apporter leur soutien et leur solidarité au peuple Birman.  

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