1- Quels ont été les principaux aspects de la politique de Dilma Roussef en matière d’éducation ?

Le gouvernement de Dilma Roussef a défini 4 priorités en continuation avec son prédécesseur, Lula Da Silva.

a) Les gouvernements de Lula Da Silva et Dilma Roussef ont organisé de vastes consultations dans le domaine de l’éducation au plus près du terrain et de ses acteurs que sont les personnels de l’éducation. Au cours de la seconde présidence de Dilma, les demandes formulées lors de ces consultations, ont alimenté le plan national pour l’éducation (PNE) qui prévoit notamment d’atteindre 10 % du PIB pour l’éducation à l’horizon 2024.

b) Une sanctuarisation de 50 % du fond social issu des recettes de la manne pétrolière à destination du PNE a été décidé sous le gouvernement de Dilma Roussef.

c) Pendant les treize années de présidence de Lula Da Silva et Dilma Roussef, le nombre d’établissements d’enseignement professionnel a été multiplié par trois et on a construit 18 universités publiques et 173 nouveaux campus.
d) La politique de revalorisation de la condition enseignante a été poursuivie. Le salaire minimum enseignant a augmenté de 72 % hors inflation depuis l’arrivée à la présidence de Dilma Roussef en 2010 mais l’objectif reste de rattraper la rémunération des professionnels non enseignants à formation équivalente laquelle est de 40 % supérieure.

2- De quel façon pourrait-on atteindre l’objectif des 10 % sous le gouvernement de Dilma ?
Cela passe d’abord par une réforme fiscale qui permette de financer les politiques publiques. Actuellement l’impôt affecte d’abord les pauvres puisqu’il se concentre sur la consommation et épargne la propriété privée mobilière (actions et valeurs boursières) et immobilière ainsi que les revenus. Il faut donc instaurer une progressivité de l’impôt sur le revenu et supprimer les privlèges fiscaux concédés aux actionnaires car le Brésil reste un des pays les plus inégalitaires au monde.

3. A partir du coup d’état, qu’est ce qui a changé dans le système éducatif brésilien ?

Le coup d’état institutionnel au Brésil n’a pas seulement signifié une régression démocratique mais il s’est aussi traduit par un recul des droits sociaux avec des coupes dans le budget de l’éducation mais aussi une réduction de l’accés au système de sécurité sociale, aux programmes d’accession au logement social ou encore une baisse de la sécurité alimentaire. Le gouvernement Temer prévoit également de supprimer les garanties constitutionnelles de financement de l’éducation et ce à contre courant du PNE.

De plus le gouvernement intérimaire a décidé de geler les salaires des fonctionnaires et de consacrer les bénéfices du pétrole au paiement de la dette en lieu et place du financement des programmes d’éducation et de santé.
Cette réduction du financement publique de l’éducation conduit immanquablement à un développement de la privatisation et de l’externalisation, tout ceci s’accompagnant d’une volonté de museler la parole des professionnels de l’éducation et de leurs représentants syndicaux.

En résumé la volonté de Temer est de revenir aux politiques ultra libérales des années 1990 en privatisant notamment l’extraction du pétrole, richesse importante suite à la découverte d’énormes gisements ainsi que les secteurs de l’éducation et de la santé.

4. Qu’a proposé le nouveau Ministre et qu’en pense la CNTE ?

Il se positionne clairement comme un conservateur en s’attaquant au dialogue social instauré sous le précédent gouvernement. A titre d’exemple il a supprimé le Secrétariat à la formation professionnel continue, à l’alphabétisation, à la diversité et à l’intégration. Il a également reçu des groupes se positionnant contre les politiques visant à éliminer les discriminations et à favoriser la diversité socio-culturel dans les écoles.

La CNTE est en ordre de marche et continuera l’action si le coup d’état institutionnel contre Dilma Roussef devait se poursuivre. Elle luttera contre la suppression programmée du salaire minimum enseignant, les projets de privatisation de l’éducation et les attaques de ce gouvernement contre les droits sociaux. Elle le fera dans le cadre de sa confédération, la CUT.

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