La poursuite des arrestations arbitraires

Le 15 mars dernier la LDDH signalait la disparition des quatre jeunes gens arrêtés à Balballa, dans la banlieue de la capitale Djibouti, et emmenés par la police vers une destination inconnue. Ces jeunes auraient posté sur un réseau social une vidéo dénonçant le pouvoir et fustigeant le recours à un cinquième mandat du président Guelleh.

Le 16 mars, un autre opposant au régime, Ismael Abdi Daher, qui avait affiché publiquement son opposition au cinquième mandat présidentiel, a été arrêté et incarcéré dans le centre de rétention de Nagad, de sinistre réputation. Ismael Abdi Daher est membre du parti d’opposition RADDE qui a renoncé récemment à présenter un candidat à la présidence en raison de leur craintes fondées quant au caractère démocratique des élections présidentielles. Dans ce cas encore, c’est la diffusion d’une vidéo sur Facebook qui semble avoir été le déclencheur de l’arrestation, montrant la fébrilité du pouvoir dans ce domaine.

Le corps enseignant touché à son tour par la répression

Le pouvoir n’avait pas hésité l’an dernier à faire incarcérer sept enseignants soupçonnés de soutenir l’opposition. Le 17 mars 2021, une enseignante, Saredo Ishak a été suspendue par l’administration sur ordre du ministère de l’éducation et probablement de la présidence. Le ministère a avancé que la participation de cette enseignante à des débats sur des réseaux sociaux et ses appels au changement politique n’étaient pas compatibles avec sa mission d’enseignante et a exigé qu’elle s’engage par écrit à y mettre fin. Pour le moment l’enseignante reste suspendue et la LDDH demande « qu’elle soit rétablie dans ses fonctions ».

L’intimidation des citoyens ordinaires

Dans le contexte des élections présidentielles à venir, le pouvoir craint qu’une forte abstention ne discrédite la réélection assurée du président Guelleh. La distribution de nouvelles cartes d’électeurs s’accompagne donc d’incitations très fortes à voter. Or, le ministre de l’agriculture a récemment décrété que les citoyens djiboutiens qui ne seraient pas venus récupérer leurs cartes d’électeurs verraient leurs maisons marquées d’une croix jaune. Selon Omar Ewado, président de la LDDH, il s’agit d’« un précédent grave » et de « terroriser de paisibles citoyens » qui entendent ainsi marquer leur opposition au régime.

Le SNES-FSU continuera de soutenir les enseignants djiboutiens et la ligue djiboutienne des droits de l’homme dans leur lutte pour la démocratisation du pays.

Bienvenue sur le blog actualités internationales du SNES-FSU !

Vous trouverez ici des informations sur les actions de coopération avec les syndicats d’autres pays, les analyses et réflexions du SNES-FSU sur l’actualité internationale, des comptes-rendu d’instances internationales dans lesquelles siège le SNES-FSU. Des remarques, des questions ?
Contactez nous : internat@snes.edu