Le CSEE (1) vient de publier deux nouveaux rapports intitulés « Financement de l’éducation, conditions de travail des enseignant(e)s, dialogue social et droits syndicaux ». Il s’agit des résultats de deux enquêtes (2) menées en Europe de l’ouest ainsi qu’en Europe centrale et orientale. Elles offrent un panorama complet des conséquences de huit années de crise économique et de mesures « d’assainissement des finances publiques ».

Faits marquants et tendances

Les conséquences des mesures d’austérité se font toujours ressentir et les budgets de l’éducation restent sous pression, impactant les salaires des personnels de l’éducation, leurs conditions de travail ainsi que la qualité de leur formation initiale et continue. Dans les pays d’Europe de l’ouest, plus de la moitié des syndicats indiquent que les salaires des enseignants sont restés stables ou ont diminué. Après des années de diminution et de gel des salaires, ceux-ci n’ont pas encore repris une courbe ascendante.

Il faut souligner que les pays d’Europe ont presque tous vu s’opérer des réformes de l’éducation nationale et des systèmes de formation. Ces réformes ont été étroitement liées à une diminution du financement de l’éducation et ont découlé sur une hausse de la privatisation.

Si les pays d’Europe centrale et orientale ont constaté une augmentation du nombre d’établissements d’enseignement privés, tout particulièrement dans l’éducation de la petite enfance et dans l’enseignement supérieur, ceux d’Europe occidentale ont vu le nombre d’établissements publics augmenter.

Par ailleurs, les « entreprises de consultance globales » qui influencent la politique et l’offre de produits éducatifs et/ou scolaires sont présentes dans la majorité des pays européens.

Dialogue social affaibli

Le CSEE s’inquiète que des décisions affectant les personnels enseignants et la communauté éducative en général soient prises en dehors des consultations formelles avec les partenaires sociaux, notamment en matière de réformes de l’enseignement et des systèmes de formation ou pour des questions d’ordre professionnel. Pour ce qui concerne les pays d’Europe de l’ouest, 60 % des syndicats ont fait état d’un manque de consultation des partenaires sociaux. Un constat accablant renforcé par l’idée que des réformes s’opèrent sous la pression du mécanisme du Semestre européen pour coordonner les budgets et les réformes liés aux Objectifs Europe 2020.

Pour Martin Rømer, Directeur européen du CSEE, « dans de nombreux pays, le champ des négociations a été réduit alors même qu’il devrait être élargi en vue de relever les nombreux défis auxquels doit faire face la communauté éducative ».

En soulignant les dangers que représente la mise en œuvre d’idéologies et d’approches néo-libérales axées sur le marché et le commerce pour l’éducation, ces rapports s’inscrivent dans la lignée de la stratégie complémentaire du CSEE liée à la campagne intitulée « Réponse globale de l’Internationale de l’Education (IE) à la commercialisation et à la privatisation de l’éducation ».

(1) Le Comité syndical européen de l’éducation (CSEE) représente 131 syndicats d’enseignants et 11 millions d’enseignants dans tous les pays d’Europe, dont 4,2 millions d’enseignants dans l’UE, tous niveaux d’enseignement confondus.

(2) Les personnes ayant répondu à l’enquête couvrent 65 organisations membres du CSEE, issus de 39 pays européens (dont 23 membres de l’Union européenne) et représentant tous les niveaux de l’enseignement.

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