En Grèce, les enseignant·es du premier et du second degré publics sont recrutés par un concours national, l’ASEP. Les lauréat·es sont ensuite titularisé·es après quelques années de remplacement.

Victimes de l’austérité

Les différents plans d’austérité des années 2010 ont durement frappé les services publics et sont venus doucher les espoirs de titularisation de nombreux ASEP 2008. Au total, environ 5000 collègues de cette promotion se sont vu maintenir dans la précarité. Beaucoup d’entre eux ce sont découragés et ont quitté l’éducation.

Un plan de licenciement déguisé

La reprise des titularisations en 2019 aurait du permettre une normalisation de la situation. Cela n’a pas été le cas, seulement 457 ASEP 2008 ont obtenu leur titularisation à la suite de décisions de justice nominatives. Environ 1000 d’entre eux sont toujours en attente de titularisation

Pire, en 2020 une réforme de la qualification professionnelle a supprimé les dispositions qui permettaient à ces derniers d’effectuer des remplacements de longue durée et les a remplacé par une liste de compétences inédite qui avantage les nouveaux lauréat·es. Ces deux éléments réunis relèguent les ASEP 2008 à une précarité extrême et durable. Une aberration dans un système scolaire grec où il manque environ 45 000 enseignant·es si on cumule le premier et le second degré.

La résistance face au mépris de l’État

« Ils ont parlé de méritocratie, d’égalité, de justice… Nous #Asepites2008 nous sommes battus pendant des années pour les obtenir et aucun ministre de l’éducation n’a eu l’intention de dialoguer avec nous ! #Aspects2008 #Aspects_2008_we_want_justice« 

Déterminé·es à obtenir justice, les ASEP 2008 restants se sont constitués en collectif, le Collectif des Lauréat·es du concours ASEP 2008, et exigent la réparation de ce qu’elles et ils considèrent comme une injustice historique. Ils sont appuyés dans leur combat par plusieurs sections régionales du syndicat enseignant grec OLME.

Interrogés à plusieurs reprises sur la situation de ces collègues, le gouvernement et le Président d’ASEP tentent d’étouffer les revendications du Collectif et continuent de privilégier des enseignant·es sans concours mais remplissant les critères de compétences mentionnés précédemment.

Le mépris gouvernemental va au-delà du Collectif ASEP 2008. OLME et DOE s’opposent à un projet de réforme de l’évaluation des enseignant·es qui renforce la rémunération au mérite et pourrait faciliter les licenciements. Le gouvernement menace de poursuivre en justice les deux syndicats qui appellent à refuser ce mode d’évaluation.

Le soutien du SNES-FSU

Face à l’indifférence générale, le Collectif ASEP 2008 envisage de porter la question des titularisations en justice au niveau européen. Le SNES-FSU apporte son soutien aux collègues du collectif ASPEP 2008 dans leur combat pour le respect de leurs droits et refuse le concept d’évaluation-sanction que tente d’imposer le gouvernement grec. Il rappelle son attachement à des services publics de qualité, notamment celui d’éducation. Cette exigence de qualité passe par des investissements publics importants dans l’école public. C’est le sens de la campagne de l’Internationale de l’Éducation #EnsembleOnFaitEcole.

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