Des pays prudents

La plupart des pays ont préféré appliquer un principe de précaution qui les a conduits à passer à un confinement plus ou moins strict pour une période d’un mois au moins et à fermer les établissements du second degré, dont les élèves suivent à présent un enseignement en distanciel. C’est le cas des Pays-Bas, de la Belgique, du Danemark et de la Suisse. L’Allemagne a adopté des mesures plus strictes encore en recourant massivement au télétravail et en fermant les écoles primaires.

Bien évidemment, les trois pays les plus touchés par les variants, et dont les structures hospitalières ont été débordées dès le début du mois de janvier, le Royaume-Uni, l’Irlande et le Portugal, ont adopté les mesures les plus strictes : confinement et fermeture de tous les établissements scolaires.

Des pays moins prudents

L’Italie a recouru à des mesures régionalisées en fonction de la gravité locale de l’épidémie et a maintenu les écoles primaires ouvertes alors que la plupart des cours du second degré se font en distanciel. L’Espagne a adopté le même principe de délégation au pouvoir local, avec une situation très variable du second degré, un couvre-feu assez souple et des écoles primaires majoritairement ouvertes.

Enfin, le cas de la France, vantée par son gouvernement, est unique en Europe occidentale par le maintien de l’ouverture de tous les établissements scolaires, avec un enseignement hybride au niveau du lycée seulement. Par ailleurs le gouvernement se refuse depuis fin janvier à envisager un reconfinement.

Pour quels résultats ?

Qu’en est-il de l’efficacité de stratégies si différentes ? Il est sans doute trop tôt pour le dire car la diffusion des variants est encore inégale : dominants au Royaume Uni, en Irlande, au Portugal et au Danemark, mal estimés parfois ailleurs (comme en France, faute de séquençages) mais sans doute encore minoritaires. Cependant, certaines constatations peuvent déjà être faites. Les contaminations demeurent importantes là où les variants sont dominants, et ce malgré les confinements et mesures strictes, même si les tendances des derniers jours, au Portugal et au Royaume-Uni sont plutôt encourageantes. Les contaminations sont aussi très nombreuses dans les pays dont les établissements du second degré sont encore ouverts ou partiellement ouverts, en particulier en France et en Espagne. A cet égard, on peut constater par la lecture du tableau ci-dessous, construit à partir des chiffres officiels des agences de santé nationales, que la situation de la France en Europe est mauvaise, contrairement aux affirmations de son gouvernement.

PaysNb d’habitantsNombre total de mortsNb de cas dans les 14 derniers joursNb de cas des 14 d.j. rapportés à la populationConfinement et/ou couvre-feuSituation des écoles primairesSituation du second degré
France6779 400283 5000,42couvre-feuouvertesouvert
Roy. Uni66, 5112 800290 1000,43confinementferméesdistanciel
Allemagne8362 200141 6000,17confinementferméesdistanciel
Italie6091 580169 3000,28couvre -feuouvertesdistanciel
Espagne4762 295238 8000,51couvre-feuouvertesvariable
Pays Bas1814 42855 0000,30confinementouvertesdistanciel
Belgique11,521 42331 6000,27confinementouvertsdistanciel
Portugal1014 354124 8001,24confinementfermésdistanciel
Suisse8,69 65122 5000,26semi-confinementouvertesdistanciel
Danemark5,82 2166 7000,11semi-confinementouvertesdistanciel
Irlande53 68815 4000,31confinementfermésdistanciel

La diversité des stratégies européennes contre la pandémie ne permet pas véritablement de tirer des conclusions définitives, mais il est à craindre que certains pays paient un prix élevé de l’imprudence de leurs dirigeants. C’est incontestablement le cas du Royaume-Uni, qui, avec bientôt 115 000 morts, est le pays d’Europe le plus touché.


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