Quelle a été la position de la NEU par rapport au Brexit ?

CB : Lors du référendum du 23 juin 2016, ni la NUT, ni ATL n’ont pris position par rapport au vote. Certes, au sein de la NUT, un débat a eu lieu sur une motion lors du Congrès de 2016. Mais cette motion a été battue. Aucune des deux organisations n’a fait de déclaration publique, ni donné de consigne de vote aux adhérents. Au niveau du Trade Union Congress (TUC) qui rassemble 71 syndicats représentant environ 7 millions d’adhérents, plusieurs débats ont été menés dans le Conseil général. Les syndicats les plus importants étaient favorables au maintien du Royaume-Uni dans l’UE ou défendaient l’option de rester neutre. Une minorité d’organisations était favorable à la sortie de l’UE. Au bout du compte, le TUC n’a pas fait campagne POUR ou CONTRE. Après le référendum, le TUC a mis l’accent sur le fait que les travailleurs ne devraient pas subir les conséquences du Brexit.

A la fin de la période de transition, quelles seront les conséquences sur les travailleurs et plus particulièrement sur les enseignants ?

CB : L’impact sur les travailleurs y compris les personnels du secteur de l’éducation sera sans aucun doute négatif à la fois en termes d’augmentation du coût de la vie et d’attaques contre les droits syndicaux de la part du gouvernement actuel.
Avec comme perspective un Brexit sans accord qui laisserait la population britannique face à des accords commerciaux de l’Organisation mondiale du commerce, les prix des denrées et des services vont augmenter. Dans le contexte des politiques d’austérité, on assistera à une augmentation des familles touchées par la pauvreté. Nous savons que les enseignants et les autres personnels de l’éducation prennent souvent en charge des élèves qui souffrent de la faim.

Les droits syndicaux dont certains découlent de textes européens vont subir des attaques. Ce gouvernement a l’intention de mettre en place une législation qui limitera le champ d’intervention des syndicats pour défendre de façon efficace les adhérents.

L’arrivée du Coronavirus avec les mesures de confinement a révélé la situation de précarité subie par de nombreux travailleurs dont les enseignants et personnels de l’éducation. Certains sont malheureusement sous contrat précaire avec peu ou pas d’accès au congé maladie statutaire. Par ailleurs, pour les étudiants britanniques et les universitaires, le manque d’accès au programme Erasmus est ressenti comme une perte.

Le Brexit est-il un processus irréversible ?

CB : La situation en Écosse est intéressante. En ce qui concerne la tenue d’un référendum, il est probable que le gouvernement de Westminster l’empêcherait, même si le gouvernement écossais voulait le mettre en place. C’est à Londres que reviendrait la décision ! Par ailleurs, rien ne dit que les Écossais voteraient majoritairement pour l’indépendance. Autre point : il pourrait y avoir un vote sur la réunification de l’Irlande (cela est envisagé dans l’accord du Vendredi saint de 1998). Les deux pays sont à présent plus proches du point de vue politique. Mais je ne pense pas que nous nous dirigions vers une réunification. Ce qui serait le seul moyen pour l’Irlande du Nord de rester dans l’UE.

1 La NEU résulte de la fusion en janvier 2019 de la NUT (National Union of Teachers) et d’ATL (Association of Teachers and Lecturers)


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