Pour son centenaire, la NASUWT a tenu son congrès à Belfast du 19 au 21 avril ; au cœur de ses revendications, l’amélioration des conditions d’exercice et l’augmentation des salaires et pensions. Dans la majorité des motions soumises au vote des délégués, c’est bien le thème de la condition enseignante qui est constamment revenu avec celui des conditions d’accueil et d’études des élèves dans un système éducatif fortement impacté par un sous-investissement chronique. « Comment faire dans une société fracturée économiquement ? » comme le souligne Alan, professeur en lycée à Manchester. Exercer la profession d’enseignant alors qu’on assiste à des coupes budgétaires à répétition, que 4,1 millions d’enfants vivent sous le seuil de pauvreté et qu’il y a un manque criant de professeurs, relève du défi. Selon que les personnels exercent dans le primaire ou dans le secondaire, un même constat s’impose, celui d’une dégradation des conditions d’exercice. Par ailleurs, l’école ne peut à elle seule combattre les inégalités économiques et sociales croissantes qu’on observe au quotidien.
Charge de travail alourdie
Angela, enseignante dans un établissement du second degré à Belfast, estime qu’elle travaille au total 54 heures par semaine. Dans son quotidien, c’est la charge de travail devenue difficilement supportable qui lui pèse le plus, tout comme le « poor management » (mauvais management) de l’administration, qui se traduit en particulier par des prescriptions à répétition qu’elle considère comme une atteinte à sa liberté professionnelle. Elle remercie d’ailleurs le syndicat de consulter la profession afin de procéder à une évaluation fiable de la situation des personnels. Ces consultations portent sur la charge de travail, les méthodes d’évaluation des résultats des élèves ou des établissements qui conduisent les « autorités éducatives » à classer ces derniers, voire à en supprimer.
La NASUWT construit des argumentaires qu’elle diffuse à ses représentants syndicaux et syndiqués à tous les niveaux de l’organisation (établissements, branches régionales) pour combattre la politique éducative du gouvernement de Theresa May : rapports sur les inégalités économiques et sociales au Royaume-Uni, notes très détaillées sur les conséquences d’un sous-investissement chronique en moyens humains et financiers. Elle est également engagée dans une bataille pour défendre le droit à formation syndicale des représentants locaux.
Des thématiques qui appellent d’autres mobilisations en lien avec les parents d’élèves. Beaucoup de sujets de préoccupations professionnelles similaires aux nôtres. Un statut (au sens large du terme) fortement attaqué et fragilisé, ce qui explique la crise de recrutement, que ce soit en Angleterre, au Pays de Galles ou en Irlande du Nord.
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