Les raisons de la colère

Le pouvoir d’achat des enseignant·e·s britanniques s’effondre : -20 % en 10 ans. Pire, les conditions de travail sont si dégradées qu’un tiers des enseignant·e·s démissionnent dans les cinq premières années. A cela, le gouvernement britannique n’a proposé qu’une augmentation de 5 %, inférieure à l’inflation de 12 %, et non financée, obligeant les écoles à des coupes budgétaires pour payer cette hausse salariale.

Une profession mobilisée

Les enseignant·e·s rejoignent un mouvement social pour les salaires inédit depuis les années 1980. La NEU annonce sept journées de mobilisation en Angleterre et au pays de Galles entre le 1er février et le 16 mars réparties entre les régions, chaque établissement ne peut être en grève qu’à quatre reprises maximum. Le 1er février, 300 000 enseignant·e·s britanniques étaient en grève et 24 000 établissements étaient touchés par un important mouvement social.

Un droit de grève entravé et menacé

Cette mobilisation est d’autant plus remarquable que la grève est strictement encadrée au Royaume-Uni. Pour la déclencher, il faut un vote officiel et postal des syndiqués. Des seuils de 50 % de participation au scrutin et 40 % de votes favorables sont exigés. Déjà largement entravé, l’exercice du droit de grève est menacé par un projet de loi porté par le parti conservateur instaurant un service minimum.

Le SNES-FSU écrit à la NEU

Le SNES-FSU et la NEU ont des liens forts et partagent des revendications communes. C’est pourquoi, au nom du Secrétariat Général, le Secteur International a écrit récemment à nos camarades britanniques pour les soutenir dans la lutte qu’ils mènent pour les collègues. Un courrier qui a reçu un accueil chaleureux de la part de nos amis d’outre-manche.

Au nom de notre Secrétaire Générale Sophie Vénétitay, le SNES-FSU vous exprime sa totale solidarité avec la lutte et la grève que vous menez actuellement. Votre mobilisation est d’autant plus admirable compte tenu des obstacles que vous devez affronter pour faire valoir votre droit légitime à la grève. Le SNES-FSU suivra avec attention les possibles évolutions législatives à ce sujet.

Les enseignant·e·s britanniques et français·e·s partagent les mêmes préoccupations sur le pouvoir d’achat et la crise du recrutement. Ici aussi, le gouvernement n’a accordé qu’une augmentation salariale inférieure à l’inflation. La paupérisation organisée de nos collègues est pour le moins révoltante dans un contexte de forte inflation. Comme votre organisation, nous exigeons des mesures fortes capables de mettre un terme au manque d’attractivité de la profession enseignante.

Le SNES-FSU et la NEU partagent les mêmes revendications pour une éducation de qualité et le respect des travailleurs et des travailleuses. Je te prie de transmettre nos salutations fraternelles et notre soutien à la lutte en cours à ton Président, tes co-Secrétaires Généraux, au bureau exécutif ainsi qu’à vos membres et à tous nos collègues britanniques.

Meilleures salutations

                                                                                              Le secteur international du SNES-FSU

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