Dans plusieurs villes du Sud-est de la Turquie à majorité kurde, des établissements scolaires ont été évacués puis occupés par les forces armées. Il s’agit là d’une zone de conflits en proie à de violents affrontements depuis que le cessez-le-feu entre le PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) et le gouvernement Erdogan a volé en éclats en juillet 2015. Environ 3 500 enseignant(e)s de Cizre et Silopi ont été prévenus par SMS par le Ministère de l’Éducation qu’ils devaient quitter les établissements afin de suivre des actions de formation continue pour une durée indéterminée.
Couvre-feu militaire = pas d’école
Placés sous couvre-feu militaire, certains quartiers des villes comme Diyarbakir et Cizre sont devenus des no-man lands. Pris au piège des combats, les civils se retrouvent confrontés à des coupures d’eau, d’électricité et les enfants et adolescents se voient privés d’un droit essentiel, l’accès à l’éducation. On déplore de nombreux morts et blessés. Mais cette situation ne semble pas pour autant choquer le Ministère de l’Education.
Selon les termes du syndicat enseignant EGITIM SEN, le Ministère « bafoue le droit à l’éducation en faisant évacuer les établissements et en laissant l’armée, la police et les forces spéciales les occuper ». La raison officielle invoquée pour la mise en place du couvre-feu est le rétablissement de l’ordre public et la sécurité des personnes et des biens.
Violation du droit à l’éducation
Les chiffres sont édifiants. Entre août et décembre 2015, 362 000 élèves et 16 800 enseignants ont été directement touchés par le couvre-feu. Pour la Secrétaire Générale d’EGITIM SEN, Sakine Esen Yilmaz, « il y a urgence à ce qu’un processus de négociation entre les deux parties redémarre afin d’aboutir au cessez-le-feu et de résoudre le conflit de manière pacifique et démocratique ».
Une solidarité internationale nécessaire
EGITIM SEN s’est adressé de façon solennelle, à l’Internationale de l’Éducation et à sa structure régionale qu’est le Comité Syndical Européen de l’Éducation pour demander qu’une mission de solidarité soit mise en place dans les meilleurs délais, que des lettres de protestation soient envoyées au Président Erdogan et qu’une pétition internationale appelant à un processus de paix circule au sein des organisations membres de l’IE. Une première démarche a été faite le 5 janvier par le Secrétaire général de l’IE sous forme de lettre adressée au gouvernement Erdogan.
Le SNES-FSU agira pour la mise en œuvre de ces demandes à travers son action internationale, s’adressera au gouvernement français ainsi qu’aux autorités diplomatiques. Il participera pleinement à la mission de solidarité internationale et popularisera les exigences du syndicat EGITIM SEN.
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