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Le SNES-FSU, dans le cadre de la coopération syndicale, pratique régulièrement des échanges avec le syndicat polonais de l’éducation ZNP. Les 7 et 8 juin derniers, à la demande du ZNP, un atelier s’est tenu à Varsovie, en présence d’un militant du secteur international du SNES : c’était l’occasion pour les deux syndicats d’échanger sur des thèmes qui, bien souvent, présentent quelques ressemblances en Pologne et en France : recrutement et rémunération des enseignants, intégration des jeunes militants au sein du syndicat, évaluation des enseignants et relations avec la hiérarchie.

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Le ZNP est un très ancien syndicat, né en 1905 alors que la Pologne n’existait plus depuis le démantèlement de la fin du XVIIIème siècle. Dans les années vingt et trente ce syndicat se place résolument à gauche, et, dans un premier temps, soutient le régime communiste d’après-guerre. Aujourd’hui, le ZNP affirme toujours son ancrage à gauche, face à un syndicalisme issu de Solidarnosc et devenu très conservateur. Le ZNP syndique environ 250 000 personnels du primaire et du secondaire, pour environ 600 000 employés de ces deux secteurs en Pologne : il constitue donc une force syndicale importante. Ses rapports avec l’actuel gouvernement polonais et le parti ultra-conservateur au pouvoir, le PiS, sont très mauvais et le dialogue social est rompu.

L’atelier a réuni 35 jeunes du primaire et du secondaires, dont des enseignants mais aussi des orthophonistes, des psychologues et des personnels administratifs. Leurs principales préoccupations sont le niveau extrêmement bas des salaires (de 450 à 900 euros mensuels selon les catégories, alors que le coût de la vie, à l’exception du logement, est devenu sensiblement le même en Pologne et en France), la crise du recrutement qui en résulte, la mauvaise image des fonctionnaires auprès de l’opinion publique.

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L’actualité la plus brûlante est dans l’éducation, la mise en place d’une évaluation des personnels, dès la rentrée 2018. Cette nouvelle évaluation est mise en place par le gouvernement sans aucune concertation avec les syndicats. Elle consiste en une appréciation portée par les chefs d’établissement fondée sur des critères extrêmement flous et qui pourrait faire appel à l’avis du conseil des parents d’élèves. Une mauvaise appréciation pourrait entraîner le licenciement. Or, la politisation extrême des responsables de l’éducation nouvellement nommés par le gouvernement, le rôle central d’une Église très réactionnaire et le recours assez démagogique à « l’opinion des parents » font craindre le pire à nos camarades polonais. Jusqu’à présent l’avancement dans la carrière était déconnectée d’une évaluation quinquennale menée de façon très bienveillante par les chefs d’établissement : ce ne sera plus le cas ! Les jeunes membres du ZNP étaient dès lors très intéressés par la mise en place du PPCR en France et par le fonctionnement des commissions paritaires qui n’existent pas en Pologne.

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Des échanges très fructueux, donc, avec un fonctionnement intéressant : pour attirer les jeunes militants, le ZNP organise depuis longtemps dans chaque ville de province des « cercles de jeunes militants » de moins de 35 ans qui échangent régulièrement entre eux, tant de questions syndicales que de questions pédagogiques.

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Elisabeth Jacquet, secteur international

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