SNES : Quelle est la situation des écoles aujourd’hui en Espagne ?

UGT : Toutes les écoles sont ouvertes. Les données vaccinales en Espagne sont positives. 85 % des adultes sont vaccinés, y compris le corps enseignant qui a été considéré comme prioritaire dans les campagnes de vaccination. Les élèves de 12 à 18 ans ont reçu leur première dose de vaccin en début d’année scolaire, au mois de septembre, et donc ces tranches d’âge résistent bien à la nouvelle vague épidémique, alors que les élèves de 5 à 11 ans sont plus affectés car ce sont eux qui ont le taux de vaccination le plus faible, autour de 50 %.

SNES : Êtes-vous fortement touchés par la vague « omicron » ?

UGT : Après la période des vacances de Noël, notre pays a connu une augmentation des cas autant chez les enseignants que chez les élèves, ce qui a provoqué à nouveau une situation de stress dans les établissements scolaires. Ces derniers jours les personnels enseignants affectés par la covid représentent 7 % des effectifs, soit un total de 50 000 professeurs. Le remplacement des enseignants a été rendu compliqué par le manque de professeurs remplaçants car certaines matières sont déficitaires. Une fois de plus, la situation a nécessité une grand effort de la communauté éducative pour s’adapter à tous les changements à tout moment.

SNES : Globalement le gouvernement a-t-il bien géré la crise sanitaire dans les écoles ?

UGT : Dans notre pays, les mesures mises en place l’an dernier pour faire face à la pandémie dans les écoles ont été positives. Parmi ces mesures : la distanciation sociale d’1,5 m entre les élèves, le dédoublement des classes et le renforcement des équipes pédagogiques avec un renfort de 40 000 professeurs.

Ces mesures se sont malheureusement relâchées à la rentrée 2021. L’UGT a exigé, pour maintenir des cours en présentiel dans des conditions de sécurité :

– de maintenir la distanciation d’1,5m entre élèves (distance qui s’est réduite à 1,20m)

– d’augmenter les renforts d’enseignants, en embauchant des personnels

– de maintenir les dédoublements de classes

SNES : Êtes-vous favorable au maintien d’un enseignement à distance ?

UGT : L’UGT défend l’éducation en présentiel à tous les niveaux d’enseignement primaire et secondaire, parce qu’elle est l’unique manière de garantir le principe d’égalité et d’équité pour tous les élèves. Il a été démontré que les élèves qui n’ont pas accès aux équipements informatiques ou qui vivent dans des milieux défavorisés se sont détournés de l’enseignement avec le passage au distanciel et ceci est particulièrement préoccupant, surtout dans un pays où le taux de décrochage est élevé.

SNES : Quelles sont aujourd’hui vos revendications en matière de gestion de la crise sanitaire ?

UGT : En plus des règles sanitaires déjà mises en œuvre, comme l’obligation du port du masque à partir de 6 ans, le lavage des mains, l’usage du gel, la ventilation des locaux, leur nettoyage renforcé, l’isolement des personnes symptomatiques, élèves ou personnels, et la prise de température, il faudrait ajouter d’autres mesures aujourd’hui manquantes, comme l’abaissement des seuils d’élèves par classe, le renforcement des équipes pédagogiques, l’habilitation de nouveaux espaces pour accueillir des cours et pouvoir ainsi dédoubler les groupes, et par conséquent plus d’investissements dans l’éducation, tant dans les moyens matériels et humains que dans l’amélioration des conditions de travail des enseignants et de tous les professionnels de l’éducation.

SNES : Quelles leçons tirez-vous de la crise sanitaire ?

UGT : La crise sanitaire, sociale et économique que nous vivons met en évidence les carences de notre système éducatif, carences qui apparaissent maintenant au grand jour. Comme l’UGT l’a toujours dénoncé depuis plusieurs années, les coupes dans les budgets de l’éducation ou l’absence d’investissements, l’augmentation du ratio élèves/professeur, l’augmentation des horaires de cours des professeurs, la suppression des soutiens éducatifs accordés aux élèves en difficulté, la précarité des enseignants contractuels et l’augmentation des services partiels ont affaibli le système public qui pourtant devrait être une priorité pour le pays.

L’UGT considère que l’éducation doit être une priorité pour les gouvernements, qui doit relever le défi d’un système éducatif inclusif et solidaire, qui garantit l’égalité des chances pour tous les élèves. Pour cela il est nécessaire d’augmenter le budget consacré au système éducatif public, jusqu’à atteindre 7 % du PIB de notre pays, ce qui permettra d’appliquer les mesures nécessaires à la situation exceptionnelle à laquelle nous faisons face et pourra répondre aux besoins des élèves, compenser les inégalités et garantir la qualité et l’équité de l’éducation.

Nous voulons aussi profiter de cet échange pour témoigner de tout notre soutien aux mobilisations que le SNES-FSU a su mener en France. Elles ont eu un grand écho ici, en Espagne.

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