Congrès de La Rochelle. La solidarité syndicale internationale comme réponse à la crise démocratique. Intervention de Manuela Mendonça (FENPROF, Portugal)

Au nom de la FENPROF, je remercie le SNES-FSU de nous avoir invité à participer à ce congrès. Le SNES et la FENPROF ont développé une étroite relation de coopération au fil des ans. Dans le cadre de mon activité internationale, j’ai eu le privilège de travailler avec des dirigeants du SNES et, en ce moment de changement de génération, je voudrais profiter de cette occasion pour remercier Odile pour sa coopération et sa solidarité et pour souhaiter à Julien (Claire et Christophe) beaucoup de succès dans la poursuite de ce travail.

Les syndicats, une réponse à la crise démocratique

Débattre du rôle des syndicats dans la réponse à la crise démocratique est aujourd’hui une question d’une grande pertinence. Dans un monde marqué par des inégalités criantes, nous assistons à la montée de forces populistes, ultraconservatrices et fascistes, qui ont trouvé facile de manipuler le mécontentement, et même le désespoir, de ceux qui, années après années, ne trouvent pas de réponses à leurs problèmes.

C’est ce qui s’est passé au Portugal lors des élections législatives du 10 mars, où le parti d’extrême droite a finalement obtenu le statut de grand parti qu’il attendait depuis longtemps, en quadruplant le nombre de ses députés et en obtenant un score global de près de 20 %. Désormais, au Portugal, toute solution politique ne sera désormais possible qu’à droite et devra nécessairement compter sur le soutien tacite ou déclaré de ce parti.

Il est ironique que cela se produise l’année même où nous célébrons le 50e anniversaire du 25 avril, la révolution qui a mis fin à 48 ans de fascisme. 50 années au cours desquelles le pays a réalisé des progrès remarquables dans de nombreux domaines, progrès auxquels la démocratisation de l’éducation, bannière majeure du mouvement syndical des enseignants, a grandement contribué.

Résister collectivement à la marchandisation de l’éducation

Avec un parlement à nette majorité de droite, les tentatives de privatisation de l’éducation et des autres services publics vont s’intensifier. Mais la lutte syndicale s’intensifiera également – la lutte contre un agenda néolibéral qui place les intérêts des grands groupes économiques et financiers au-dessus de la vie et de la dignité des gens, conduisant au démantèlement de l’État-providence, à la dévalorisation du travail et à l’érosion des valeurs démocratiques.

Nous savons que dans cette lutte comme dans d’autres, nous ne sommes pas seuls, que nous pouvons compter sur le syndicalisme international comme point d’appui et plate-forme d’action commune. Au sein de l’Internationale de l’Éducation et du Comité Syndical Européen de l’Éducation, nous continuerons à nous battre pour des alternatives politiques et des politiques alternatives, pour la reconnaissance du rôle crucial des syndicats dans la construction de sociétés plus égalitaires, de démocraties plus fortes et d’un monde plus pacifique.

Un syndicalisme international que le SNES-FSU contribue à renforcer par son action combative, solidaire et transformatrice.

Restons unis et déterminés.

Comme on dit au Portugal, la lutte continue! A LUTA CONTINUA !