Le ministre de l’éducation du gouvernement Meloni a lancé une série de réformes caractérisées par de fortes connotations idéologiques, à commencer par le nom du ministère qui s’appelle désormais Éducation et Mérite. Récemment, les sanctions sur le comportement des élèves ont été renforcées, des circulaires intimidantes sur les occupations d’ écoles par les élèves sont diffusées et propose la formation de classes séparées pour les élèves étrangers. La demande de la FLC-CGIL de porter l’obligation scolaire à 18 ans n’est absolument pas prise en compte, au contraire, le programme scolaire est réduit.
L’école au service des entreprises
En fait, la mesure la plus dangereuse pour le système éducatif est l’expérimentation sur quatre ans de la chaîne technologique-professionnelle qui est censée devenir une réalité à partir de l’année scolaire 2024/25 malgré l’avis contraire très clair du Consiglio Superiore della Pubblica Istruzione (CSPI).
Derrière cette volonté obstinée se cache un projet idéologique clair : mettre l’école au service des « besoins de l’entreprise » : l’école n’est plus destinée à briser les différences de départ entre élèves/futurs citoyens, mais un outil, à faible coût, entre les mains de particuliers qui deviennent des « co-concepteurs » de l’offre éducative.
Ceux qui travaillent à l’école savent que la conception de l’offre éducative est l’action principale des conseils d’enseignants qui construisent les activités curriculaires à partir des indications nationales. Permettre aux entreprises d’intervenir dans ce processus représente une dévalorisation totale des rôles, en ce qui concerne les enseignants, et des fonctions, en ce qui concerne l’ensemble de l’institution scolaire. Mettre l’école au service des « besoins de formation des entreprises », c’est fragmenter les savoirs sur la base du périmètre territorial de l’école : c’est la fin du système national.
Sortir les jeunes de l’école le plus tôt possible
Le projet de réforme commence par une expérience de quatre ans. Une proposition qui, à un moment de l’histoire où l’on a de plus en plus besoin d’approfondissement, d’attention, de réflexion, s’adresse aux jeunes italiens en leur disant qu’une année d’école en moins, c’est sûrement mieux ! L’école secondaire en quatre ans au lieu de cinq, avec plus d’alternance école-travail, dans un monde du travail qui n’est pas un lieu sûr pour des jeunes inexpérimentés de 15 ans. Plus d’apprentissages et moins d’heures à consacrer à la partie générale…
Aucune possibilité d’augmenter le nombre d’enseignants dans les écoles, aucune idée d’augmentation du temps scolaire, avec des services et des installations qui permettraient aux filles et aux garçons de passer des moments d’étude détendus et enrichissants, aucune augmentation des laboratoires, à l’intérieur des écoles, sûrs, orientés vers l’apprentissage par la pratique, aucune expérimentation pédagogique-didactique réelle qui pourrait soutenir le travail difficile de l’éducation.
Resistenza!
Pourtant, l’école résiste. En fait, malgré la pression, il y a eu un véritable flop des demandes d’activation. La FLC CGIL s’est opposée au projet pendant des mois et seuls quelques instituts ont rejoint l’expérience.
Aux gouvernements de droite, nous disons : ce ne sera pas facile, si l’école et les enseignants, avec les syndicats, peuvent encore s’interroger sur leur fonction et leur rôle, le démantèlement d’une école publique, libre et laïque n’aura pas lieu, et en tant que FLC CGIL nous réitérons la nécessité de résister, résister, résister !
Vous trouverez ici des informations sur les actions de coopération avec les syndicats d’autres pays, les analyses et réflexions du SNES-FSU sur l’actualité internationale, des comptes-rendu d’instances internationales dans lesquelles siège le SNES-FSU. Des remarques, des questions ?
Contactez nous : internat@snes.edu