Allemagne : Schock des Savoirs !

Depuis septembre, le S3 de Nantes, jumelé syndicalement avec la section du GEW de Rhénanie-Palatinat, a multiplié les visioconférences pour échanger sur de nombreux sujets : entrée dans le métier, rémunérations, temps de travail, inclusion, laïcité, etc. Symbole de cette amitié, Klaus-Peter Hammer, leur responsable régional était présent au congrès de La Rochelle.

Le modèle allemand ?

Le ministère veut imposer le tri des élèves en citant en exemple l’Allemagne, son orientation précoce et sa part réduite d’élèves bachelier·es. Une fois encore, il sous-estime notre expertise. En effet, la notion même de « modèle allemand » est contestable tant il existe de variantes dans ce système fédéral. En Rhénanie-Palatinat, on trouve très peu d’écoles privées, la loi y interdit la scolarité payante ! En revanche, y fleurit la « GesamtSchule », ou école polyvalente et inclusive. Le SNES-FSU s’est rendu sur place pour observer son fonctionnement. Ici, aucun tri des élèves ni à l’entrée ni lors des deux premières années. À l’inverse, des classes à faibles effectifs, des salles de travail par équipes pédagogiques et des bureaux pour bâtir des projets de classe. C’est dans un cadre très apaisé et en 3e année, l’équivalent de notre Cinquième, que la différenciation commence, d’abord pour trois matières, puis six matières en 4e année. Il s’agit de remédiation ou d’approfondissement en très petits groupes, 8-10 élèves choisi·es par les enseignant·es.

Le tri est une aberration

Les collègues de Gesamtschule ne reviendraient pas en arrière. Interrogé·es, les collègues allemand·es voient le « Choc des savoirs » comme une aberration. Ils et elles nous comprennent et la plupart s’accorde pour nous soutenir et dire : « Wir werden unsere Schüler nicht sortieren ! Nous ne trierons pas nos élèves !»