Porter la voix des enseignant·es

Les ministres de l’Éducation des États francophones se réunissent tous les deux ans en « conférence » (la CONFEMEN) pour adopter des orientations visant le développement des systèmes éducatifs. Des partenaires, principalement des ONG, participent aux travaux, en particulier au programme d’évaluation des acquis scolaires des pays du SUD (PASEC). Dans ce cadre, le comité syndical francophone de l’éducation et de la formation (CSFEF) dont le SNES-FSU assure la présidence, a participé à cette 60e conférence organisée à Abidjan le 22 avril dernier.

Des politiques publiques convergentes

Les travaux de cette session portaient sur l’orientation vers les filières scientifiques et technologiques, en poursuivant les objectifs fixés par l’ONU visant « à assurer l’accès de tous à une éducation de qualité » d’ici 2030 (ODD4). Au-delà du diagnostic partagé sur la désaffection dont souffrent les formations techniques et professionnelles, il est toujours étonnant de voir comment les gouvernements recherchent des « bonnes pratiques » pour renforcer la réussite des élèves via des préconisations qui sont largement déconnectées du terrain. Que penser de voir ainsi promus le programme La main à la pâte de Charpak pour l’enseignement des sciences, la méthode Singapour pour les maths ou le « modèle japonais » pour la formation des maîtres ? Il ressort de tout cela comme une impression de déjà vu et surtout une idée centrale : celle d’une éducation conçue pour fournir une main d’œuvre juste assez qualifiée pour répondre localement aux exigences des entreprises. Pour contrer ces discours réducteurs, les représentants syndicaux doivent occuper le champ du débat, y compris quand les circonstances leur permettent de s’adresser directement aux ministres.