atelier Burundi

Des ateliers de sensibilisation dans tout le pays

Si le STEB a choisi la santé et la sécurité au travail, c’est que nombre d’enseignants du Burundi ignorent leurs droits en la matière et vivent parfois comme une fatalité les lacunes du bâti scolaire ou le manque d’hygiène. Dans ce domaine le STEB entend bien faire bouger les lignes. Le projet de coopération syndicale consiste en la tenue de 18 ateliers dans les différentes provinces du pays. Le Burundi est un petit pays de presque 28 000 km², divisé en 18 provinces qui ont la taille d’un canton français. Ainsi la formation envisagée est de réelle proximité. Le STEB la dispense auprès de ses militants locaux et espère ainsi une diffusion plus large à tous les enseignants.

Chaque atelier, animé par des membres du bureau national, comporte principalement deux aspects : la recension de tous les problèmes de santé et de sécurité, qui sont nombreux, et l’exploration par les participants des textes de l’OIT à ce sujet et de la réglementation burundaise. Les animateurs des stages l’annoncent : « nous analyserons la réglementation par rapport à la loi burundaise. Le code du travail du Burundi parle de cette réglementation mais jusqu’à maintenant il n’y a pas de politique nationale de santé sécurité au travail au Burundi. Aussi, la convention 155 et 187 de l’OIT ne sont pas encore ratifiées par notre pays » ( pour prendre connaissance des obligations de l’employeur indiquées dans ces conventions : https://www.ilo.org/dyn/normlex/fr/f?p=NORMLEXPUB:12100:0::NO::P12100_ILO_CODE:C155., convention de 1981 et https://www.ilo.org/dyn/normlex/fr/f?p=NORMLEXPUB:12100:0::NO::P12100_ILO_CODE:C155

convention de 2006 qui la complète).

Quant aux maladies professionnelles, beaucoup ne sont pas reconnues comme telles, comme les troubles de la voix ou les troubles musculo-squelettiques, les allergies à la poussière. Les enseignants sont aussi soumis au stress, développent des ulcères d’estomac. Rémy Nsengiyumva, président du STEB, ajoute que « bien souvent le bâti scolaire n’est pas en bon état. Et cela peut causer des accidents du travail qui peuvent aller jusqu’à l’effondrement du toit de la classe sur les enfants et les enseignants, il arrive aussi que des arbres s’abattent sur les classes ». Selon lui, « les accidents de trajet ne sont pas fréquents. La plupart des enseignants se rendent au travail à pied. Quand l’accident arrive lors du trajet, il est reconnu comme accident du travail s’il est déclaré à temps. »

Enfin la pandémie de covid-19, même si elle n’a pas eu au Burundi l’ampleur qu’elle a pu avoir en Europe ou en Afrique du sud, a révélé les faiblesse de la médecine du travail et Rémy Nsengiyumva, regrette que « les mesures de protection contre le COVID ne soient pas satisfaisantes aux yeux des enseignants sur leur lieu de travail. Il ajoute : « elles sont même inexistantes dans certaines écoles ».

Atelier santé et sécurité au travail, janvier 2022, Rumonge

Un premier atelier à Rumonge

La petite ville de Rumonge se trouve sur le lac Tanganyika, au sud-ouest du pays. Rémy Nsengiyumva explique son choix pour une première expérience d’animation : « la région est très humide et connaît en général des perturbations climatiques qui entraînent des glissements de terrain. Aussi son climat favorise plusieurs sortes de maladies. Le choix a été dicté alors par le fait que des risques d’accidents de travail et de maladies professionnelles sont accentués par rapport à d’autres provinces ». L’atelier était animé par Jocelyne Kabanyana, membre du bureau national, qui a suivi une formation sur la santé et la sécurité au sein de la centrale syndicale à laquelle le STEB est rattaché, la COSYBU.

Les 14 participants ont listé les principaux problèmes de santé et sécurité au travail, qui sont le plus souvent en lien avec la vétusté du bâti scolaire : absence de normes respectées dans la construction des bâtiments, saleté des latrines, coupures ou absence d’eau courante. Les enseignants présents ont aussi évoqué la sécurité dans des locaux qui sont parfois non clôturés et accessibles à tous, ce qui favorise l’insécurité, ils ont déploré que les écoles soient aussi le lieu de petits commerces pratiqués sans hygiène.

Puis les stagiaires ont découvert les textes internationaux dans le domaine, beaucoup les ignoraient. Rémy Nsengiyumva , qui assistait à la formation en tant que secrétaire général, le souligne : « la plupart des participants ont pris connaissance des normes de l’OIT pour la première fois ».

Le STEB va poursuivre son travail de sensibilisation des enseignants à la santé et la sécurité au travail par d’autres ateliers qui devraient s’échelonner dans tout le pays de février à juin. Il continuera de réclamer de réelles mesures de protection des personnels de l’éducation contre la covid-19. « Il faut qu’il y ait une sensibilisation sur la protection contre la covid à tous les niveaux et que des mesures de protection soient prises et respectées dans tous les lieux de travail » demande le président du STEB.

Stage santé et sécurité au travail, janvier 2022, Rumonge.
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