A Belo Horizonte (Brésil), se sont réunis du 15 au 17 novembre 2017 les membres du comité régional de l’Internationale de l’éducation et du Mouvement Pédagogique latino-américain (MPL), les délégués représentaient 19 pays. Le MPL construit depuis plusieurs années des propositions éducatives alternatives au cadre néo-libéral dominant en Amérique latine depuis les années 80. Il se réclame du grand pédagogue brésilien Paulo Freire qui a lutté pour l’alphabétisation des plus pauvres et contre une éducation verticale qui ne tient pas compte de la culture d’origine. Le SNES-FSU a soutenu cette conception de l’action syndicale par le passé et continue de le faire. Cette année, il s’agissait de faire le point sur les menaces qui pèsent sur l’école publique en Amérique latine et d’élaborer des réponses syndicales aux politiques néo-libérales qui mettent en danger le système public d’éducation. Le SNES-FSU avait délégué un camarade de Guyane, Denis Belloiseaux pour le représenter.
Dans plusieurs pays, une véritable régression est en œuvre : désengagement croissant de l’État au Brésil, en Uruguay, en Colombie, qui favorise l’essor de l’enseignement privé payant réservé aux plus fortunés. Au Brésil, depuis le coup d’État institutionnel de Temer, la lei de mordaça interdit aux enseignants d’enseigner certaines questions politiques et morales. Dans d’autres pays ( Mexique, Colombie, Équateur, Pérou ) ce sont les principes d’égalité hommes-femmes ou les droits des minorités sexuelles qui ont été bannis des enseignements sous le prétexte qu’ils heurtent les familles. La marchandisation de l’éducation est bien souvent soutenue par des politiciens corrompus. Le MPL milite pour une éducation publique et laïque de qualité, accessible à tous. Cette éducation doit aussi s’enraciner dans les traditions des différents peuples d’Amérique latine et donc intégrer les cultures indiennes, métisses et non-européennes. Seule la Bolivie a engagé ces dernières années des efforts financiers importants dans le domaine de l’éducation. L’Internationale de l’Éducation et le MPL continueront de soutenir toutes les luttes du sous-continent pour l’accessibilité de tous à l’éducation ainsi que les revendications salariales des organisations syndicales actuellement en lutte en Argentine, en Colombie et au Pérou. En Uruguay, la résistance des syndicats à la privatisation a déjà conduit à l’émergence d’un débat national sur les dangers de la privatisation, laissant espérer un recul du gouvernement. Démocratie et Résistance étaient les deux-maîtres mots de ces rencontres.
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