Même si l’on a pu observer de la part du grand public une plus grande reconnaissance des enseignants et de leur travail, cette prise de conscience n’a cependant pas amené d’améliorations structurelles, notamment dans le domaine des budgets alloués à l’éducation, des conditions de travail et d’exercice des personnels. Le Groupe de la Banque mondiale estime, en effet, que les budgets de l’éducation ont été réduits de 65 % dans les pays à revenu faible et intermédiaire et de 33 % dans les pays à revenu élevé et intermédiaire supérieur.
Cette édition 2021 basée sur une enquête menée auprès de syndicats de l’éducation souligne que la profession ne parvient plus à attirer de nouvelles générations de diplômés en raison des conditions d’emploi au sein des systèmes éducatifs. Les pénuries permanentes d’effectifs compromettent le droit de chaque élève d’accéder à un enseignement public dispensé par du personnel qualifié.
Rédigé par le professeur Greg Thompson, de l’Université de technologie du Queensland en Australie, le document passe en revue les facteurs qui influencent le statut des personnels, tels que les salaires, les conditions de travail, l’autonomie professionnelle et l’image des personnels véhiculée dans les médias. En voici les principales conclusions :
- Les salaires du personnel enseignant sont trop peu élevés, les conditions de travail se dégradent et les infrastructures de soutien à l’enseignement et à l’apprentissage ne sont pas une priorité pour les investissements des gouvernements. Plus de 42 % des personnes interrogées signalent une détérioration des conditions de travail des enseignant·e·s au cours de ces trois dernières années. 84 % indiquent que les salaires ont diminué durant la pandémie de COVID-19.
- Intensification de la charge de travail. Plus de 55 % des personnes interrogées soulignent que la charge de travail devient ingérable. Plus de 66 % considèrent que les exigences administratives contribuent à alourdir de manière excessive la charge de travail des professionnels de l’éducation.
- Attrition du personnel enseignant. Cette situation est jugée problématique à tous les niveaux de l’enseignement, les chiffres les plus élevés étant observés dans l’enseignement primaire (33,1 %), les moins élevés dans l’enseignement supérieur (17,3 %). 48 % des personnes interrogées estiment que l’enseignement n’est pas une profession attractive aux yeux des jeunes.
- Augmentation des emplois précaires. Près de 60 % des personnes interrogées indiquent un recours aux contrats temporaires ou à durée déterminée pour le recrutement du personnel enseignant et universitaire. Dans certains pays, notamment en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Ouest, un grand nombre d’enseignants contractuels déclarent que leur salaire est inférieur à celui des enseignants permanents, ceux recrutés à titre définitif.
La formation continue demeure largement insuffisante. Beaucoup la considère comme étant de mauvaise qualité, sans rapport direct avec les problèmes auxquels les personnels sont confrontés.
Un document, point d’appui pour les campagnes nationales à mener en France et ailleurs dans le monde. Revalorisation du statut des personnels de l’enseignement et de l’éducation. Toujours et encore un sujet d’actualité !
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