Invités à la cérémonie de lancement du rapport international de l’étude PASEC, évaluation des systèmes éducatifs dans 14 pays d’Afrique francophone, le CSFEF et les syndicats sénégalais ont décidé de tenir une conférence de presse afin de donner une première réponse syndicale aux résultats de l’étude.

Les syndicats sénégalais ont l’habitude de travailler ensemble et ont créé pour cela l’USEQ, union syndicale pour une éducation de qualité, qui rassemble les cinq syndicats affiliés à l’Internationale de l’Education. L’appui du CSFEF a été important dans l’organisation et le financement d’une conférence de presse avec l’idée force qu’elle devait se tenir le jour même du lancement officiel du rapport PASEC afin de profiter de la mobilisation des médias sur la question de l’éducation. Cette conférence a été préparée la veille par le président du CSFEF et les secrétaires généraux des syndicats sénégalais SUDES, SELS, UDEN.

La conférence de presse s’est donc tenue lundi 21 soir au siège de l’UDEN, en présence de 40 journalistes (radio, TV, presse écrite), en français et en Wolof. Les trois dirigeants SUDES, SELS, UDEN se sont exprimés ainsi que le président du CSFEF. Il y a eu de nombreuses reprises dans les médias.

L’USEQ a élaboré un texte qui a été lu et diffusé auprès des journalistes. Dans ce texte l’USEQ insiste sur la fait que l’étude scientifique du PASEC doit servir à réorienter les politiques éducatives afin de réaliser la qualité des enseignements. La présence notamment du président de la république du Sénégal à la cérémonie de lancement permet de croire que le Sénégal tiendra absolument compte des résultats de l’étude pour son système éducatif. L’USEQ attend que les recommandations faites à l’issue de l’étude soient utilisées pour améliorer les conditions de travail et d’apprentissage des élèves et la condition enseignante en vue de sa performance soutenue. D’ores et déjà, l’USEQ salue les recommandations fortes du chef de l’Etat consistant à étoffer substantiellement le corps de contrôle (inspecteurs de l’éducation) pour l’amélioration continue de la performance des enseignants.

Les résultats globaux de l’enquête démontrent clairement une crise des apprentissages dans les 14 pays ; autrement dit, c’est la faible qualité des apprentissages qui est indexée. Cette problématique identifiée scientifiquement interpelle fortement certes tous les acteurs de l’éducation, mais au premier chef, la gouvernance de l’Etat

Quant aux résultats des enseignants le seuil de maîtrise des compétences se situe à des niveaux relativement satisfaisants avec des taux de 84% en langue et 65 % en maths.Pour l’USEQ ces taux, restent à améliorer substantiellement par un meilleur soutien et une motivation accrue en vue de l’amélioration sensible du niveau des élèves. Sous ce rapport, l’USEQ marque son total accord avec les recommandations fortes de l’étude du PASEC dont entre autres :

1)  « des stratégies nationales de professionnalisation des enseignants prenant en compte un cadre physique de travail adéquat, tout en offrant des opportunités de formation et de promotion de carrière pour tous et améliorer les conditions salariales pour une plus grande motivation des enseignants et une plus grande attractivité de la profession »

2)  « améliorer le statut des enseignants à la mesure des besoins et des défis des contextes nationaux en matière d’éducation… pour favoriser au maximum l’efficacité de l’enseignant »

Pour ce qui concerne les résultats du Sénégal il est impossible d’en faire cas en ce moment parce que le document national n’est pas encore finalisé et le temps n’a pas permis d’exploiter les données du rapport international très volumineux avec 442 pages.

À cet égard, l’USEQ exhorte le gouvernement précisément le ministère de l’éducation nationale à impliquer tous les acteurs dans la finalisation, le partage et la large diffusion des résultats de l’étude de même que les conclusions à en tirer pour améliorer la performance de notre système éducatif. Pour l’USEQ, par delà les engagements de principe il faudra en conséquence agir avec efficacité et efficience.

Pour le CSFEF, cette idée de conférence de presse devrait être reprise dans les autres pays concernées par l’étude afin d’analyser les résultats généraux mais aussi de les particulariser par pays.

Par ailleurs il serait utile de réaliser une brochure syndicale au sujet des résultats du PASEC 2019, avec les éléments clés à retenir :

– Niveau insatisfaisant des élèves, sauf en mathématiques début de scolarité.

– Niveau disciplinaire correct des professeurs, à renforcer cependant en mathématiques.

Les causes des mauvais résultats des élèves sont donc à rechercher dans les conditions d’enseignement : effectifs surchargées, manque de matériel pédagogique, programmes inadaptées, difficulté supplémentaire dues à la langue d’enseignement.

Par ailleurs il est indispensable de renforcer la formation continue des enseignants notamment en didactique, et de leur offrir des conditions d’emploi stable et bien rémunérées.

C’est par un dialogue constructif entre gouvernement et syndicats de l’éducation que les solutions doivent être élaborées.

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