Le principal syndicat de l’éducation est le SEP qui regroupe les enseignants du primaire (plus développé que le secondaire à Djibouti). Son secrétaire général adjoint, Omar Ali Ewado, a déjà été arrêté plusieurs fois car le SEP est accusé d’être hostile au président Guelleh et de soutenir l’opposition. Il a été arrêté le 19 mars 2017 en sortant de son domicile et sa famille ne sait pas où il est incarcéré. Il avait peu de temps auparavant été licencié et son salaire avait été suspendu. Le 20 mars, le secrétaire général du SEP, Ahmed-Kadar Nour a été convoqué par la police et menacé par le directeur de l’enseignement d’une procédure disciplinaire pour abandon de poste s’il se rendait à cette convocation, ce qui le plaçait dans une situation intenable. Il a demandé l’aide de l’IE et du CSFEF et nous sommes depuis sans nouvelle de lui, sa fille nous a indiqué au téléphone qu’il a été arrêté aujourd’hui 20 mars à 10h30 et que la famille ignore le lieu de son incarcération.
La FSU et l’Internationale de l’éducation ont immédiatement réagi en saisissant les autorités françaises et Djiboutiennes de cette grave atteinte aux doits syndicaux.
Le régime actuel
Ismail Omar Guelleh, le président, est un ancien policier, neveu de Hassan Gouled, qui devint son bras droit et qui se fait élire pour la première fois à la présidence de la république en 1999. La constitution ne permettait que deux mandats de 4 ans, il la fait changer en 2007 (ce qui entraine des manifestations populaires durement réprimées). Il en est aujourd’hui à son 4ème mandat. La répression politique est de plus en plus accentuée depuis 2010 : arrestations de nombreux opposants privés de procès, d’avocats, torturés. Le plus célèbre opposant en prison est Mohammed Ahmed dit Jabha maintenu en prison malgré une ordonnance de mise en liberté de la cour d’accusation et dont l’état de santé a interdit l’audience récemment : son avocat affirme qu’il est régulièrement torturé et ne peut lui rendre visite en prison. Ajoutons que Guelleh a été reçu à Paris par le président Hollande le 28 février dernier.
La situation économique
Le pays est très pauvre (65% de chômeurs, 50% des habitants sous le seuil de pauvreté) sans aucune autre richesse que sa situation géostratégique à l’entrée du détroit de la mer Rouge (passage des pétroliers vers l’Europe), par conséquent c’est l’installation de bases militaires qui est monnayée. La France a diminué de moitié la présence de ses troupes et bcp d’entreprises françaises se sont retirées, laissant la place aux investisseurs chinois qui sont aujourd’hui dominants (routes, port, zone franche, remise en service de la ligne Addis-Djibouti…tout cela fait en 10 ans par les Chinois). De plus le guvernement chinois a signé un traité de coopération militaire qui implique l’installation (en cours) d’une base de 10 000 hommes. La dette nationale est aux mains des banques chinoises (80% du PIB).
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