Le congrès comptait plus de 250 délégué-e-s, parmi lesquels-le-s trois délégués pour chacune des 72 sections. Certains d’entre eux-elles, venu-e-s des confins du pays, ont dû effectuer deux journées de trajet pour rejoindre la capitale. Les délégué-e-s de Diffa, à l’extrême sud-est, ont expliqué les difficultés rencontrées en raison des exactions de Boko Haram.
Originalité du fonctionnement du SNEN : la CCAF, Commission de Contrôle Administrative et Financière. Elle comprend 16 membres, deux par régions, élu-e-s pour trois ans après chaque congrès. Cette commission est chargée de vérifier que les statuts du syndicat, ainsi que les recommandations/résolutions sont bien respectés et appliqués. La CCAF se réunit donc quatre jours avant le congrès, auditionne individuellement chaque membre du bureau national, et produit un rapport devant le congrès. Ainsi, la CCAF a estimé que 22% des objectifs du mandat avaient été atteints, que 48% étaient en cours de réalisation, et que 30% étaient non atteints.
Incontestablement, ce 39ème congrès du SNEN a été placé sous le signe du statut particulier. En effet, les enseignants nigériens sont encore sous le régime du statut de la Fonction Publique, qui ne prend pas un compte un certain nombre de spécificités du métier enseignant. Depuis deux ans, cette revendication ancienne a connu un début de concrétisation prometteur : version préliminaire du décret, table-ronde intersyndicale de validation avec le ministère… Mais pour l’heure, le dossier semble bloqué, manque seulement le passage en conseil des ministres. S’agit-il d’un simple contre-temps dû aux procédures de validation de textes officiels ? Ou bien une conséquence de l’incertitude causée par la période pré-électorale, puisque les élections présidentielles et législatives doivent se tenir en février 2016 ? Ou encore d’un soudain revirement du ministère, réalisant l’ampleur des implications budgétaires qui seraient liées à l’application de ce nouveau texte ?
En tous les cas, c’est ce retard qui a valu sa place au Secrétaire Général du SNEN, à qui les sections locales ont reproché de ne pas faire suffisamment pression pour obtenir enfin l’application du statut particulier. Le nouveau Secrétaire Général, Issoufou Arzika, précédemment Secrétaire Général adjoint, entame donc son mandat avec ce défi. Et avec une autre promesse gouvernementale non encore tenue, celle d’élections professionnelles. Prévues en octobre, reportées en décembre, puis en février, nul ne sait maintenant quand elles pourront se tenir. Dans un pays où les syndicats se comptent par dizaines (autour de 70 dans l’éducation), le SNEN, ancien syndicat unique, et qui compte encore actuellement 10 000 adhérents, attend beaucoup d’un scrutin qui clarifierait le paysage syndical.
Résultat du dépouillement du second tour de scrutin pour l’élection du secrétaire général
Pour conquérir de nouveaux droits pour les enseignants, et veiller à la poursuite de l’intégration des contractuels (80% des enseignants dans le pays) dans la Fonction Publique ainsi qu’à la régularisation des « incidences financières » (retards de plusieurs années dans le versement d’avancements), le nouveau secrétariat général va devoir renforcer le syndicat : endiguer la baisse de syndicalisation due à une complication du processus de prélèvement à la source de la cotisation syndicale, aller à la rencontre des sections, relancer le bulletin syndical, mettre à jour le site internet… Chantiers que le SNES-FSU va continuer à soutenir dans les mois qui viennent.
De g. à dr. : Issoufou Arzika, Sec. Gén. ; Taher Sabra, 1er adj. ; Oumarou Moussa, 2ème adj.
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